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République Française - Contenu Web à propos de Oradour-sur-Glane
un portrait apporté par une lycéenne de 18 ans, Emma Bolteau.
Elle a retrouvé la photo d'André Richard, mort à 28 ans dans la fusillade de la grange Laudy où étaient parqués une soixantaine d'hommes, le 10 juin 1944.
C'était le mari de son arrière-grand-mère et elle a découvert il y a peu le lien de sa famille avec le massacre de ce village.
Son arrière-arrière-grand-père, Antoine Montazeaud, faisait également partie des victimes.
'L'année de mes 18 ans, pendant un repas de famille, mes proches ont mentionné l'histoire d'Oradour, et comme je l'avais étudiée en classe, je leur ai dit : 'On vient vraiment d'Oradour ?'', explique Emma au micro d'Europe 1.
Et c'est là qu'ils m'ont tout raconté.
' La lycéenne, curieuse d'en savoir plus, s'est rapprochée du Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane qui a constitué une galerie des portraits des victimes.
Une photo d'Antoine Montazeaud était affichée au mur, mais il n'y avait rien à l'emplacement d'André Richard.
'Quand j'ai appris qu'à la place des photos de ma famille, il y avait un vide, je me suis dit qu'ils méritaient d'avoir une photo pour que l'on puisse se souvenir d'eux', poursuit Emma Bolteau.
'C'était important pour moi de faire en sorte que l'on retienne leur nom, leur visage, leur regard…' La famille d'Emma est reconnaissante envers la lycéenne du travail de mémoire qu'elle a accompli, après avoir retrouvé au fond d'un carton un cliché d'André Richard.
Pour ses proches, ce qui s'est passé n'a jamais été un secret, mais c'est un sujet sur lequel ils ne s'épanchent pas.
Le massacre d'Oradour est un événement encore lourd dans la mémoire de certains descendants, parfois difficile à évoquer.
C'est ce qu'a ressenti Benoît Sadry, président de l'association nationale des familles des martyrs d'Oradour, et maire-adjoint du village.
'Avec le temps, avec mes cousins, on a fini par comprendre ce passé tragique', rapporte-t-il.
'On ne nous l'avait pas caché, mais on préférait ne pas en parler avec l'idée de dire 'on ne veut pas faire souffrir nos petits-enfants avec ça'', explique-t-il.
'Et puis je pense qu'à un moment nos grands-parents ont voulu en parler… Et ces portraits, le jour où il a fallu les proposer pour cette galerie des visages, ça m'a semblé une évidence', reprend Benoît Sadry.
Selon lui, ces portraits permettent de raconter l’histoire de façon plus intime.
Son association continue de lancer des appels pour trouver les photos manquantes, sur les réseaux sociaux, dans les magazines d’histoire et via les associations d’anciens combattants.